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Une école indépendante est une école qui ne dépend pas de l’Éducation nationale. Elle n’est pas aidée financièrement par l’État, qui n’intervient que pour vérifier qu’elle respecte bien le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture, qu’elle n’enfreint pas l’ordre public et ne contrevient pas aux bonnes mœurs. C’est donc une école vraiment libre. L’administration les nomme « écoles privées hors contrat » ou « n’ayant pas passé de contrat avec l’Etat ». En réalité, ce sont les classes qui sont ou non sous contrat mais, par facilité de langage, on parle d’école sous contrat ou hors contrat, au regard du statut de la majorité des classes qui la compose.
Les contraintes imposées par l’État sont limitées pour déclarer une création d’école: il suffit d’être majeur et de n’avoir jamais été condamné pour pouvoir créer une école.
En revanche, il y a davantage de conditions à remplir pour diriger un établissement hors contrat. Le directeur doit être de nationalité française ou ressortissant d’un État européen (membre de l’EEE). Il doit être âgé de 21 ans révolus, posséder un titre ou un diplôme sanctionnant au moins 2 années d’études après le baccalauréat et, enfin, avoir exercé pendant 5 ans au moins des fonctions de direction, d’enseignement ou de surveillance dans un établissement d’enseignement public ou privé (L.914-3 du code de l’éducation). Ce point est souvent celui qui peut poser problème, même si un système de dérogations existe. Son casier judiciaire doit être vierge.
Les professeurs doivent être en possession d’un titre ou d’un diplôme sanctionnant au moins deux années d’études après le baccalauréat et être majeurs.
Quant au contenu de l’enseignement, il est très libre, à condition de respecter un programme minimal, fondé sur le bon sens (lire, écrire, compter, réfléchir et acquérir une culture générale) et le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Ce document est très bavard mais pas très contraignant dès lors que l’école se réfère bien dans l’enseignement qu’elle dispense à chacun des 5 piliers du socle, sans en omettre aucun, à quelque niveau de scolarité que ce soit. Notez bien que les écoles ne sont pas tenues de respecter les programmes de l’éducation nationale ni même les attendus ou objectifs de cycle qu’ils définissent. Les obligations administratives et les contrôles auxquels sont soumises les écoles portent sur un nombre de points limité.
Les écoles indépendantes sont aussi appelées écoles « hors contrat », dans la mesure où aucun “contrat” ne les lie à l’État.
La loi interdit de passer un contrat avec une école tant qu’elle n’a pas au moins 5 ans d’ancienneté (sauf exception en cas de zone prioritaire d’éducation ou de construction urbaine récente). Toute école nouvellement créée est donc, par définition, une « école hors contrat » sauf si elle est rattachée à une école sous-contrat déjà ouverte dont elle constitue une sorte d’extension. Même lorsque les conditions fixées par la loi sont remplies, la conclusion de nouveaux contrats par l’État avec de nouvelles écoles est aujourd’hui rarissime, tant pour des motifs budgétaires qu’idéologiques. L’Etat préfère que les élèves soient scolarisés à l’Education nationale.
Le désir de liberté dans le choix des programmes, des pédagogies et du corps professoral conduit logiquement à faire le choix du hors-contrat. En effet, si le contrat résout la question du financement de l’école, il impose de renoncer à ce pour quoi les créateurs disent vouloir fonder leur école ! Bien sûr, reste la solution de “passer” certaines classes uniquement sous contrat, comme celles de maternelle, pour apporter un peu d’aération financière à l’établissement. C’est le choix qu’ont fait plusieurs établissements hors contrat, sans pour autant renoncer à leur ambition initiale.
Vous êtes parent, et n’êtes pas satisfait du niveau, de l’esprit ou du climat des établissements près de chez vous ; vous êtes enseignant et réalisez que le cadre de l’Éducation nationale ne vous permet pas de donner autant que vous le voudriez aux enfants ; vous êtes directeur d’un établissement de l’Éducation nationale et réalisez combien vous voudriez et pourriez faire plus…
Vous êtes professeur ou parent et souhaitez offrir un cadre adapté à certains types d’enfants ayant un profil cognitif, social, culturel ou religieux particulier.
Toutes ces raisons sont invoquées quand est posée la question de savoir pourquoi se lancer dans la création d’écoles hors contrat.
Bien sûr, car :
Depuis 2004 environ, des initiatives émergent de tous côtés en nombre toujours plus important, en réaction à la baisse constatée du niveau des écoles publiques et à l’engorgement des écoles privées sous contrat.
Il existe aujourd’hui plus de 1700 établissements scolaires indépendants (écoles, collèges, lycées) en France. Ce sont des écoles de professeurs ou de parents, lucratives ou non -lucratives, laïques (ce qui est le cas trois fois sur cinq) ou confessionnelles (catholiques et juives essentiellement), des écoles classiques ou à pédagogies nouvelles (Montessori, Freinet…) , françaises ou bilingues, régionalistes ou internationales, coûteuses ou à petits prix, avec ou sans internat, dans les villes ou à la campagne….
Alors qu’il s’ouvrait environ 10 écoles par an en 2004, il s’ouvre aujourd’hui plus de 120 écoles par an de la maternelle au baccalauréat, sans compter les écoles professionnelles.
Ne reste-t-il pas de bonnes écoles publiques et privées sous contrat ?
Si, mais elles n’ont pas le droit de choisir leurs professeurs ni d’adapter leur pédagogie, leurs horaires, leurs programmes et leurs manuels aux besoins de leurs élèves. Elles sont soumises à des règles très rigides. S’agissant du « caractère propre » de l’enseignement sous contrat, il est souvent réduit à la portion congrue (faiblesse de l’enseignement et de la vie religieuse dans nombre d’écoles de l’enseignement catholique, par exemple).
De plus, l’absence de liberté et de rapports hiérarchiques clairs nuit fortement à l’efficacité des écoles sous contrat. Par exemple, le chef d’établissement n’a pas de pouvoir réel sur les professeurs qui prennent des initiatives en ordre dispersé, sans cohérence d’ensemble. Dans une école indépendante, le chef d’établissement organise l’enseignement comme il le souhaite, et choisit les professeurs.
Il faut aussi savoir que les « bonnes » écoles publiques et privées sous contrat sont actuellement prises d’assaut ; les demandes d’inscription non satisfaites par manque de place y sont légion ! Même en vous y prenant très longtemps à l’avance, vous n’avez aucune garantie d’y trouver une place. Pour faire face à la pénurie, de nombreux parents sont obligés de créer leur propre école. C’est peut-être votre cas !
Enfin, ces écoles publiques et privées sous contrat sont généralement situées dans les quartiers les plus « huppés ». Il y prévaut parfois une mentalité incompatible avec une certaine idée de l’éducation : règne de l’argent, des marques… Les élèves n’y sont pas nécessairement heureux et la pression parfois contreproductive.
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