Les écoles indépendantes en bref

Une école indépendante (en droit, une école hors contrat) est une école créée par des personnes issues de la société civile. Une école indépendante ne dépend pas de l’Éducation nationale.

Elle n’est pas aidée financièrement par l’État qui n’intervient que pour y garantir la sécurité des enfants, le respect de l’ordre public et la conformité de l’enseignement au Socle commun de connaissances fixé par la loi.

Si ces écoles sont encadrées par le droit et font l’objet d’inspections plus approfondies et fréquentes que les écoles ordinaires, elles sont en revanche véritablement libres du choix de leur modèle éducatif, de leurs méthodes pédagogiques, de leurs programmes, de leur corps professoral, de leurs manuels, du rythme scolaire, de leurs diplômes, de leur éthos (vision et valeurs de l’établissement).

Ce sont donc des écoles vraiment libres dont le sérieux est garanti par leurs modalités d’ouverture et par les inspections dont elles sont l’objet. Ne sont présentés ici que les écoles maternelles et primaires, les collèges et les lycées généraux. Les établissements professionnels, techniques ou agricoles, dans lequel le régime hors contrat est beaucoup plus fréquent, ne sont pas inclus dans ces statistiques. À titre d’information complémentaire et selon l’Éducation nationale, un tiers des élèves préparant le CAP sont scolarisés dans le hors-contrat.

Les écoles indépendantes en chiffres

preview     1453 établissements scolaires indépendants (recensement au 1er octobre 2018)

preview     157 établissements scolaires ont ouvert en septembre 2018

preview     Près de 75 000 élèves scolarisés à la rentrée 2018 (de la maternelle à la terminale, hors enseignement professionnel et technique)

preview     Pour 74 % des Français, la diversification des types d’écoles (différentes pédagogies, styles éducatifs variés…) serait susceptible d’avoir un impact positif sur le niveau de réussite scolaire.

Voir le sondage IFOP

Les écoles indépendantes enrichissent utilement le paysage éducatif français : elles proposent une offre éducative diversifiée en réponse à la variété des aspirations, aptitudes et besoins pédagogiques propres à chaque enfant. Ce pluralisme scolaire correspond à une demande forte de notre société, soucieuse de prendre en compte les différences et de poser des choix libres.

En France, 2 écoles sur 3 sont non confessionnelles. Contrairement aux idées reçues, il y a plus d’établissements non confessionnels que d’établissements se référant à une foi particulière.

Les écoles indépendantes sont d’une grande diversité, tant pédagogique qu’éducative

Les écoles créées en 2018 montrent une très grande diversité pédagogique : si les écoles de pédagogie Montessori restent une tendance lourde, elle sont suivies de près par les écoles démocratiques, les écoles éco-citoyennes, et les écoles qui développent dès leur origine une approche pluri-pédagogique (Montessori + Steiner + Freinet par exemple).

C’est ainsi qu’elles offrent aux familles une véritable alternative par rapport aux écoles publiques et privées sous contrat. Soucieuses de la cohérence interne de leur offre éducative et de la clarté de leur projet pédagogique, elles ont un fort « caractère propre ». Les écoles indépendantes sont très variées, sur le plan pédagogique, éducatif et confessionnel. Si certaines sont des structures commerciales à but lucratif, la plupart répondent néanmoins à une logique de service et sont constituées en association loi 1901 à but non lucratif.

Parmi les écoles indépendantes, on dénombre :

  • des internats,
  • des écoles bilingues ou internationales,
  • des écoles appliquant la pédagogie Steiner-Waldorf,
  • des écoles Montessori,
  • des écoles d’inspiration écologique,
  • des écoles démocratiques,
  • des écoles pratiquant une pédagogie traditionnelle.

Certaines pratiquent une pédagogie traditionnelle abandonnée dans les écoles publiques sous l’influence des « sciences de l’éducation » tandis que d’autres s’inscrivent résolument dans le mouvement des « pédagogies nouvelles » développées depuis les années 1900 à la suite de John Dewey (Montessori, Steiner, Freinet).

Certaines trouvent leur raison d’être et leur fécondité éducative dans un enracinement dans la culture classique française tandis que d’autres misent sur un bilinguisme précoce et une mondialisation des thèmes et œuvres étudiés. Certaines sont de vieilles institutions célèbres (collège de Normandie, cours Hattemer par lequel sont passés Anne Sinclair ou Jacques Chirac), d’autres sont de création récente. Certaines sont fondées par des communautés (entreprises, communautés religieuses), d’autres sont le fait de professeurs ou de parents d’élèves. D’autres encore proposent une pédagogie adaptée aux enfants dyslexiques, aux enfants précoces ou encore aux enfants « décrocheurs ».
Selon un sondage réalisé par Le Figaro, l’écrasante majorité des répondants (90 %) trouvent « normal » que les parents aient le choix entre le public et le privé. Preuve que les écoles privées ont bel et bien leur place dans le système éducatif français car elles garantissent une liberté de choix des parents.

Les écoles Montessori

Ces écoles répondent à une demande de plus en plus forte : celle des parents qui souhaitent que l’école respecte le temps de l’enfance, qu’elle s’adapte au rythme de leur enfant et non l’inverse, qu’elle l’incite à l’initiative et à la confiance en lui, qu’elle l’habitue à une attitude coopérative plus que compétitive, qu’elle concoure à le responsabiliser plus que ne le fait la pédagogie classique. Ces écoles groupent généralement les enfants en deux classes, appelées « ambiances » (les 3-6 ans d’une part et les 6-12 ans d’autre part). Certaines de ces nouvelles écoles sont développées selon un esprit catholique, conforme à l’approche historique du docteur Maria Montessori, catholique engagée qui s’était particulièrement penchée sur l’enseignement religieux du petit enfant ; d’autres proposent au contraire une version sécularisée de cette pédagogie.

À voir :

preview      Notre reportage Paroles de parents

preview      Une école fondée par une ancienne enseignante de ZEP 

preview      Une école à Montreuil (Seine-Saint-Denis)

157 établissements scolaires de plus à la rentrée 2018 !

A la rentrée 2018, ce ne sont pas moins de 157 nouveaux établissements scolaires (écoles maternelles et/ou élémentaires, collèges et lycées) qui ont ouvert leurs portes..

Cette année :

  • 88 % des 157 nouveaux établissements créés sont non confessionnels,
  • Conformément aux tendances des années précédentes, les écoles ouvertes cette année sont d’une très grande diversité.
    Parmi les tendances lourdes, on trouve les écoles Montessori, les écoles démocratiques, les écoles bilingues et les écoles pluri-pédagogiques (qui mélangent les pédagogies Montessori, Freinet, Steiner…),
  • 1 création sur 3 concerne un établissement du secondaire (collège ou lycée).

Malgré une multiplication des obstacles administratifs rencontrés par les créateurs d’écoles, la vitalité du système scolaire indépendant est au rendez-vous. Les interrogations soulevées par la nouvelle réforme du collège, les difficultés éprouvées par l’enseignement public à trouver des solutions à la baisse du niveau général pointée par les classements PISA, donnent pleinement leur raison d’être aux écoles indépendantes qui explorent de nouvelles voies pédagogiques en conformité avec les attentes des parents.

Les écoles indépendantes sont le cadre éducatif propice au développement de la créativité, de l’inventivité, de l’intégrité intellectuelle, de la générosité et du courage dont notre société a tant besoin.

Cartes des écoles indépendantes ouvertes en 2018

Les données présentées sont issues du recensement établi par l’association Créer son école, qui fournit un travail d’observatoire des créations d’établissements indépendants en France. Ce recensement ne se prononce pas sur la pertinence du projet pédagogique ni sur la vision anthropologique sous-jacente aux établissements. Ce recensement n’a pas la prétention d’être exhaustif et toute omission ou erreur serait fortuite.

Les écoles indépendantes ont le vent en poupe !

ecole-independante-en-bref-1Cette année, 157 nouvelles écoles indépendantes ont vu le jour sur l’ensemble du territoire français, contre 122 à la rentrée 2017, 93 à la rentrée 2016, 67 à la rentrée 2015, 51 à la rentrée 2014 et 37 en 2013. Les fermetures annuelles s’élèvent généralement à trois ou quatre par an. Les coûts prohibitifs de mise aux normes de sécurité en sont souvent la cause !

Si tant d’écoles se créent malgré les difficultés administratives et financières, c’est parce que de plus en plus de parents sont demandeurs d’une « autre » école.

Alors que les écoles publiques proposent un enseignement unique supposé convenir à tous, mais qui laisse, selon les statistiques officielles, 40 % d’une classe d’âge sur le bord de la route (échec scolaire, décrochage scolaire, phobie scolaire…), les écoles indépendantes, elles, procèdent d’une autre philosophie. Elles partent des besoins des enfants qui leur sont confiés, et développent une pédagogie sans cesse adaptée à leurs besoins concrets tels qu’elles les constatent sur le terrain.

Leur objectif n’est pas le « groupe classe », mais la formation intégrale de chaque élève. Une adaptation en temps réel aux besoins des enfants est rendue possible par la souplesse de gestion que le statut hors contrat permet, à rebours du technocratisme centralisé et bureaucratisé des établissements publics, qui condamne trop souvent ces derniers à l’impuissance face aux difficultés des enfants.

Des collèges et lycées de plus en plus nombreux

Historiquement, les premiers établissements indépendants ont été des écoles primaires, auxquelles ont souvent été adjointes des grandes sections de maternelle.

Depuis quelques années, nombre de collèges et lycées ouvrent. Tout simplement parce que, après avoir goûté à l’éducation indépendante en primaire, les familles ont du mal à se résoudre à rentrer dans le rang en secondaire ! Elles ont acquis le goût de la liberté ! Ce phénomène de création d’établissements secondaires est remarquable puisque la fondation de ce type d’établissements est nettement plus onéreuse et administrativement plus difficile que celle d’une école primaire.

Ces établissements ont généralement des spécificités attractives : nombre d’entre eux pratiquent la pédagogie différenciée (enseignement distinct des filles et des garçons) et sont recherchés pour cela, souvent à la demande des adolescents eux-mêmes. Certains collèges indépendants reposent sur le système des capitaineries, dans le sillage de la fameuse école des Roches. D’autres proposent une organisation de la journée à l’anglo-saxonne avec les après-midi réservés aux activités dites extrascolaires. À noter aussi qu’il y a un nombre significatif d’internats, en réponse aux besoins nouveaux des familles. Sans parler de tous les établissements bilingues qui ouvrent.

Témoignages de créateurs d’écoles indépendantes

Michel-Valadier« Développer pleinement l’intelligence et l’esprit critique »

Michel Valadier a fondé le groupe scolaire Saint-Dominique (Le Pecq, Yvelines) qu’il dirige actuellement.

« Après le collège où les élèves apprennent à devenir autonomes, le lycée correspond à l’âge où ils peuvent, avec l’aide de leurs professeurs, développer pleinement leur intelligence et leur esprit critique et où il faut les accompagner dans la recherche de leur vocation spécifique de jeunes adultes : “À quoi suis-je appelé ? Que vais-je faire de ma vie ?” C’est pour répondre à tous ces défis que nous avons fondé un lycée de garçons et un lycée de filles pour favoriser la cohésion des classes et une meilleure concentration des élèves ; où nous dispensons des cours de culture générale sur trois ans. Et où, enfin, nos professeurs principaux ont la principale mission de suivre chaque élève pour l’aider à trouver sa voie, car notre ambition est de viser au-delà du baccalauréat auquel nous avons 100 % de réussite et 90 % de mentions. »
http://www.ecole-st-dominique.fr/

philippe-ackermann

« Créer un établissement privé, c’est une aventure ! »

Philippe Ackermann et Lara Laurens ont fondé en 1991 le lycée Sophia, à Ablon-sur-Seine dans le Val-de-Marne.

« À Sophia, on fait de l’Accueil avec un grand A… En 1991, nous avons créé le lycée puis plus tard le collège pour les petits frères, sœurs et amis. L’objectif de l’école porte sur l’épanouissement de l’élève autant que sur sa réussite scolaire. Notre liberté, on l’a, on l’aime et on la revendique ! Elle nous permet de proposer à tous les jeunes un parcours sur mesure, à la carte… Un établissement indépendant est un challenge très sain parce qu’il appelle un renouvellement permanent. »
www.lyceesophia.fr/

Les maires regardent avec un intérêt croissant le modèle des écoles indépendantes

x-lemoineXavier Lemoine, maire de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), qui accueille l’école pilote Alexandre-Dumas sur sa commune

« Je sais ce que coûtent à l’État et aux collectivités locales les nombreux dispositifs de soutien scolaire et je sais la galère de trop de nos jeunes qui quittent le système éducatif sans aucune qualification reconnue. C’est la raison pour laquelle j’ai très volontiers soutenu la création de l’école pilote Alexandre-Dumas. Les possibilités de choix des familles de ma commune, mais également des communes limitrophes, s’en trouvent accrues notamment pour les années de collège. C’est particulièrement précieux. Il est par ailleurs certain qu’un tel choix permet aux familles de s’intéresser très concrètement à la scolarité de leurs enfants et c’est également sensible dans l’investissement qu’elles manifestent dans l’école. Cette petite école originale, qui a parfaitement fait sa place dans le paysage éducatif, stimule aussi l’ensemble des écoles des environs. Vraiment je pense que ce type d’école répond à de vrais besoins et permet à chacun de trouver ce qui lui convient. C’est gagnant pour tout le monde et cela participe au renouveau éducatif si nécessaire dans certaines communes. En conséquence et à ces conditions, il me semblerait vraiment logique que les collectivités publiques puissent les soutenir davantage, d’autant que leur efficience n’est plus à démontrer. »

d-lopezDenis Lopez, maire de Pompignac (Gironde), qui accueille l’école du village des Plateaux sur sa commune

« Nombre d’enfants sont rejetés du système scolaire, car ils n’y sont pas adaptés à cause de leur caractère, de leur attitude de refus, de repli sur soi, de violence intérieure (se traduisant parfois par une violence exprimée). Ces enfants ne sont pas handicapés physiques ou mentaux, ils ne sont pas autistes (leur cas relèverait d’une autre thérapie et d’un autre type de compréhension), ils ne sont pas non plus des délinquants à la dérive. Ils sont seulement autres, et la pédagogie habituelle ne sait pas les intégrer. Il n’y a aucune structure en France pour cette catégorie d’enfants, en échec scolaire, et qui se braquent d’autant plus qu’ils sont rejetés. D’où le bien-fondé de l’initiative de Christine Paturel et de son mari.Il n’existe pas de structure adéquate pour accueillir les enfants exclus du système scolaire. Voici une initiative qui répond à un besoin, à une urgence. Il faudra s’en inspirer. L’exemple du village des Plateaux, d’abord à Floirac, puis à Pompignac, pourra servir d’exemple significatif. »

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