Comment choisir ?

Choisir une école paraît simple, surtout quand il y a des places disponibles pour votre enfant dans une école gratuite et proche de votre domicile. Pourquoi faudrait-il se poser la question du choix de l’école de votre enfant ?

Une vraie question

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Parce que ce n’est pas UNE école que vous cherchez, mais l’école qui sera vraiment adaptée à VOTRE enfant. Car une école parfaite pour un enfant conduira un autre à l’échec, parce que chaque enfant est unique. Un fait doit attirer notre attention : entre 20 et 40 % des enfants sont en échec scolaire à la fin du CM2. Il y a de fortes chances que l’instruction qu’ils reçoivent et le cadre éducatif dans lequel ils la reçoivent y soient pour quelque chose. Cela vaut donc la peine de se demander dans quelle école envoyer ses enfants.

La proximité géographique ne doit pas être le seul critère

Les sondages montrent que le premier critère de choix est la proximité de l’école par rapport au domicile. C’est vrai que c’est important, en particulier lorsque les enfants sont petits. Cela limite leur fatigue et simplifie la logistique. Néanmoins, est-ce vraiment le seul critère à prendre en compte ?

La carte scolaire ne doit pas vous enfermer

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La loi française impose aux familles le respect de la carte scolaire : ce sont les communes qui décident dans quelle école doit aller votre enfant, s’il veut bénéficier d’un enseignement public et gratuit. Seul critère : l’adresse du domicile. La conséquence est simple : dans les villes, en particulier les grandes villes, l’école publique condamne les enfants à l’entre-soi. Les enfants des quartiers défavorisés et à forte composante d’origine immigrée sont scolarisés entre eux, dans des établissements où l’on trouve peu d’enfants dont le français est la langue maternelle des deux parents. La mixité sociale n’est pas davantage assurée dans les quartiers privilégiés des centres-villes. Pour échapper à ce déterminisme géographique qui peut condamner un enfant à un échec programmé, les parents avertis déménagent, ou trouvent une adresse de complaisance, ou font suivre des options ou des cursus (classes européennes) permettant d’extirper leurs enfants du carcan de la carte scolaire, ou se réfugient dans l’enseignement privé. Mais pour ceux qui ne sont pas initiés ou qui n’ont pas le temps ou la ressource de contourner la carte quand c’est nécessaire, l’école publique joue le rôle d’accélérateur d’inégalités sociales.

Prenez le problème à l’endroit, partez des besoins de votre enfant

Pour choisir une école, il faut partir de l’enfant à scolariser, de ses besoins, de ses aptitudes, de son tempérament. Bref, il faut prendre le temps d’observer votre enfant, de parler avec lui, avec ses professeurs, avec ceux qui le connaissent, pour définir le type d’enseignement et de cadre éducatif qui lui correspondrait le mieux. Maria Montessori disait : « Observer, ne pas juger. » Cela reste un conseil pertinent pour faire les bons choix éducatifs. Il faut s’interdire de projeter sur l’enfant nos propres rêves, mais essayer de repérer ses aptitudes, ses ressorts intérieurs, ses besoins pour trouver un mode d’instruction qui permette à ses qualités de se déployer au mieux et à ses défauts de s’atténuer.

De la cohérence avant toute chose

L’école doit être en phase avec les besoins pédagogiques propres de votre enfant mais elle doit aussi être en harmonie avec la vision du monde qui règne dans votre famille, à la maison, sinon l’enfant sera tiraillé entre des approches contraires. Avant tout, il a besoin de cohérence et de sécurité quand il est petit (et même assez longtemps pour tout dire…). Le monde extérieur à la maison et à l’école est plein de différences, de divergences, de contradictions, de complexités ; ce n’est pas utile que l’espace dans lequel il évolue pour se former intègre de telles complications si l’on veut qu’il apprenne vite et bien et qu’il acquière un bon équilibre personnel. Cet accord moral entre l’école et la famille permettra aussi aux enfants de respecter leurs professeurs et d’y être en confiance. Les études, notamment PISA, montrent que la France se distingue par un très fort niveau d’anxiété à l’école et une très mauvaise image des professeurs.

De fil en aiguille, cette réflexion sur les besoins propres à votre enfant va aussi vous conduire à réfléchir sur la finalité de l’école, de l’éducation et au plus haut degré sur ce qui compte en définitive dans la vie d’un homme… Le choix de l’école reflète nécessairement les valeurs et les idées de la famille qui le pose. Choisir son école conduit à réfléchir à de nombreuses dimensions de la vie et à remettre parfois en cause certains prêts-à-penser ! Bref, c’est déjà une aventure exaltante en soi !

Il vous faut tordre le cou à l’idée qu’il puisse exister des écoles idéales.

Nous sommes tous à la recherche de la meilleure école, de l’école idéale. C’est une vue de l’esprit. Ce qui compte, c’est de trouver l’école effectivement adaptée aux besoins réels de votre enfant, à son degré de maturité, au contexte familial… C’est cela qui fait qu’une école est idéale !

Choisir une école demande d’être audacieux et de savoir remettre en question d’autres idées reçues :

  • ce n’est pas parce que tous mes amis mettent leurs enfants dans telle école que cette école est faite pour mon enfant ;
  • ce n’est pas parce qu’on dit que cette école est excellente et que les places y sont très recherchées que cette école est faite pour mon enfant ;
  • ce n’est pas parce que le choix de l’école joue en France, en particulier dans les classes moyennes et supérieures, le rôle de marqueur social, qu’il faut faire des choix d’école par conformisme social. Mieux vaut par exemple une école peu connue qui corresponde profondément à votre enfant qu’une école réputée qui l’écrase et le démoralise ;
  • ce n’est pas parce qu’une école avait une bonne réputation il y a vingt ans qu’elle mérite aujourd’hui que vous lui confiiez votre enfant. Ainsi ce n’est pas parce que vos parents, vos amis et vous-même avez fréquenté un établissement qu’il faudra y envoyer les yeux fermés votre enfant. Les institutions vieillissent… souvent mal. Un nouveau directeur, le changement d’un noyau de professeurs, l’évolution de la population du quartier, la disparition de religieux dans l’établissement sont autant de causes de la transformation quasi totale du style et de la qualité de l’établissement que vous pensiez bien connaître. À vous d’être vigilant. Un établissement peut changer très profondément en quelques années à peine.

Il est très important pour des parents de réfléchir et de rechercher ensemble un établissement pour leur enfant et d’arrêter ensemble leur choix. Même si ce n’est pas toujours facile ! Si votre enfant sent que le choix de son école est le fruit d’une réflexion mûre de ses deux parents, il parviendra mieux à travailler avec confiance et bonne volonté.

Il est utile d’associer l’enfant à la recherche de l’école et de recueillir son assentiment avant de l’y inscrire. C’est même impératif lorsqu’il s’agit d’un internat.

Quel que soit votre choix d’école, il est important qu’il ait fait l’objet d’une réflexion véritable car l’enfant le sent et s’implique davantage dans ses études s’il comprend que ses parents se sont donné du mal pour l’envoyer dans cette école. Le soin que l’on prend à choisir une école est une grande preuve d’intérêt et d’amour à laquelle les enfants sont sensibles.

Les études prouvent que l’implication des parents dans la scolarité des enfants est un facteur décisif de succès. Or, l’expérience montre que plus le choix de l’école a été réfléchi avant d’être posé, plus les parents ont tendance à suivre de près les études de leurs enfants. Par ailleurs, lorsque l’école nécessite des sacrifices financiers non négligeables pour le foyer, l’attention accordée à l’école et l’implication des parents en vue du succès scolaire de l’enfant sont plus fortes que lorsque l’école est gratuite et choisie par facilité.

Inversement, il faut aussi être réaliste et prendre en compte les contraintes techniques et ne pas se mettre dans une situation intenable sur le long terme, surtout si l’on a plusieurs enfants. Le mieux peut être l’ennemi du bien, si toute la famille est épuisée par des temps de transport trop longs. Si l’on est modérément rassuré par l’établissement que l’on a choisi par défaut, alors il faut s’investir dans l’établissement en étant parent délégué dans l’une des associations de parents d’élèves de manière à suivre de près la scolarité de son enfant.

Il convient également d’éviter des changements d’établissement trop fréquents même si c’est pour aller dans un établissement meilleur car cela déstabilise l’élève. En éducation, la cohérence et la continuité sont payantes. Dans la mesure du possible, s’il faut changer d’établissement, on privilégiera les années de changement de cycles ou la dernière année du cycle. Donc en GS-CP ou CM2-6e ou 3e-2de.

Quel type d’école ?

comment-choisir-5Vous pouvez opter pour l’école publique, l’école privée sous contrat, l’école privée hors contrat, l’école à la maison ou même, l’internat privé à l’étranger, pour ceux qui en ont les moyens.

À tout seigneur, tout honneur (!) : nous commencerons par l’école publique.

Choisir une école publique

Il existe de bonnes écoles publiques, mais la carte scolaire, instaurée depuis 1963, contraint fortement votre choix.

Votre choix ne sera pas facile car une carte scolaire est instaurée en France depuis 1963 : elle donne à votre mairie de résidence le pouvoir d’assigner à votre enfant, en fonction de votre adresse, l’école dans laquelle il devra étudier. Cette « carte scolaire » ne fait mécaniquement qu’accentuer la logique de ségrégation sociale et vous empêche d’accéder à l’école publique de votre choix.
Pour déroger à la sectorisation, au moins en secondaire, certains font apprendre des langues rares à leurs enfants ou d’autres options ou spécialités pratiquées uniquement par l’établissement recherché ; d’autres font intervenir un « piston » bien placé; d’autres encore domicilient leur enfant chez un ami complaisant près de l’école de leurs vœux. Mais les consignes du ministère de l’Éducation sont de plus en plus strictes et même les enseignants, champions du contournement de la carte scolaire, éprouvent désormais de sérieuses difficultés à resquiller !

Un autre problème est de connaître le niveau, l’esprit et les méthodes de chaque établissement public que vous envisagez, autrement que par le bouche à oreille et par les résultats au baccalauréat. En effet, ces établissements ne sont pas transparents. Ils ne publient ni les méthodes qui sont les leurs, ni les résultats scolaires de leurs élèves aux examens et tests de référence. La conséquence en est que ce sont les enseignants et les familles au réseau social important qui sont les seuls à disposer de l’information nécessaire pour sélectionner les bons établissements. Cette absence de transparence de la part du service public d’éducation est à corréler à la carte scolaire : tous les établissements scolaires sont supposés être de valeur égale, donc l’affectation dirigiste des effectifs, tels des pions interchangeables entre les établissements, serait acceptable et il serait inutile de connaître le niveau et les éventuelles spécificités des différents établissements.

Pour contourner ce problème, faites un tour sur Internet, regardez les classements faits par les journaux, et rendez-vous à la sortie des classes pour discuter avec les parents et les grands élèves. Regardez les choix des œuvres étudiées, renseignez-vous sur les sorties scolaires. Tout cela donne une idée de l’esprit de l’école.

Une gratuité pas si gratuite

L’école publique présente l’avantage apparent d’être gratuite. C’est évidemment un argument de vente bien intéressant, mais là encore, il faut y regarder à deux fois. Beaucoup de parents « consomment » en plus de l’école publique des cours de soutien pour leurs enfants. Parce que l’enfant peine ou parce qu’il n’apprend pas autant qu’il pourrait apprendre… Ou parce que toute la classe en prend et que donc, si votre enfant n’en prend pas, il s’en trouvera pénalisé ! Bref, il y a toujours une bonne raison de recourir aux cours du soir. Surtout que cela donne bonne conscience aux parents. C’est un remède prisé contre l’anxiété parentale.

Ces cours de soutien ne sont pas gratuits ; ils constituent même un appréciable complément pour les professeurs qui les dispensent parfois à leurs propres élèves (au mépris de la loi) en dehors de l’établissement ! En moyenne, les Français qui recourent à du soutien scolaire dépensent 160 euros par mois après déduction d’impôt, ce qui équivaut aux frais de scolarité mensuels moyens d’un établissement primaire hors contrat. Alors, l’école publique est-elle si gratuite ? Cela mérite réflexion ! Sans compter que la pression pour s’habiller à la mode conduit à des dépenses vestimentaires importantes.

Vous pouvez consulter ici la liste des écoles publiques : www.education.gouv.fr/pid24301/annuaire-accueil-recherche.html

Il importe d’être vigilant quant à la qualité des professeurs et à la pertinence des méthodes pédagogiques employées.

Pour la GS de maternelle et le CP, regardez bien les méthodes de lecture. Il est prouvé que la méthode syllabique est bien plus adaptée aux enfants que les méthodes mixtes, semi-globales. Vérifiez par vous-même. Si l’enfant apprend d’abord des mots complets qu’il ne peut pas déchiffrer à partir des sons qu’il connaît, alors c’est que vous n’avez pas affaire à une approche rigoureuse : ce n’est pas vraiment une méthode syllabique et votre enfant peut en pâtir. Bien sûr, certains enfants apprennent littéralement seuls à lire. Pour ceux-là, bien sûr, la méthode importe peu. Mais pour tous les autres, la méthode fait toute la différence.

Et si nous regardions du côté de l’école privée sous contrat ?

Il existe des écoles privées sous contrat juives, protestantes, catholiques ou laïques en France. 98 % des écoles sous contrat sont rattachées à l’Enseignement catholique. Elles sont de qualités très variables, meilleures que les écoles publiques dans certaines villes, et moins bonnes dans d’autres même si, au niveau national, leurs résultats académiques globaux sont meilleurs que ceux de l’Éducation nationale.

Quelles différences trouve-t-on dans les écoles privées sous contrat d’association de l’Enseignement catholique par rapport aux écoles publiques ?

  • Elles ne sont pas sectorisées ; les fréquentent donc les personnes qui sont motivées par ces écoles et qui y sont acceptées.
  • Elles rassemblent des familles qui ont tendance à s’impliquer plus dans la scolarité de leurs enfants, ne serait-ce parce qu’elles acquittent des frais de scolarité ; or, l’investissement parental dans la scolarité des enfants est un facteur décisif de qualité d’une école, selon les études.
  • La discipline y est moins dégradée que dans l’école publique, et les incivilités et violences moins fréquentes.
  • L’absentéisme des professeurs (grèves, absences) y est moins élevé.
  • L’accès aux professeurs et le dialogue avec ces derniers y sont moins compliqués que dans l’école publique.
  • Elles ont normalement un « caractère propre », c’est-à-dire une spécificité éducative voire spirituelle propre qui les différencie de l’école publique. Mais ce « caractère propre » est généralement bien dilué.

Mais, il faut bien le dire, la plupart des écoles privées sous contrat ressemblent tout de même beaucoup aux écoles publiques :

    • Elles suivent les mêmes programmes que ceux de l’Éducation nationale et sont soumises à tous les changements impulsés par le ministère ;
    • Elles ont le même volume horaire par matière et par classe que l’école publique ;
    • Elles préparent aux mêmes diplômes (dont les épreuves sont fixées exclusivement par l’Éducation nationale sans consulter les représentants des écoles privées sous contrat associées à l’État) ;
    • Elles utilisent les mêmes manuels scolaires que dans le public (les parts de marché des grands éditeurs scolaires sont sensiblement les mêmes dans le public et le privé sous contrat) ;
    • Elles ont des professeurs formés sensiblement de la même manière, ayant passé les mêmes concours de recrutement devant les mêmes examinateurs, selon les mêmes critères. Ces enseignants sont contrôlés par l’Inspection académique, comme dans l’Éducation nationale ;
    • Leurs enseignants titulaires ont un statut public qui les fait dépendre non pas du chef d’établissement (qui n’a aucun pouvoir hiérarchique sur eux) mais de l’Éducation nationale (qui a pouvoir sur leur notation, donc leur salaire, et leurs prochaines nominations). Les professeurs titulaires qui ne correspondent pas aux exigences académiques, éducatives ou spirituelles de l’établissement ont, comme dans le public, tout moyen pour se maintenir néanmoins dans l’établissement ;

Les écoles sous contrat doivent accueillir les élèves de toutes les religions et de toutes les origines, tout comme dans l’Éducation nationale, sans pouvoir imposer un quota d’élèves de la religion correspondant au caractère propre de l’établissement. Elles ne peuvent refuser des élèves que s’il n’y a plus de places, tout comme le peuvent les écoles publiques du reste.

Il faut donc regarder au cas par cas si l’école privée sous contrat qui vous intéresse vaut vraiment l’investissement ! Tout dépend de son directeur, de la qualité intellectuelle et humaine de ses professeurs, de son aumônier, de la personnalité des membres de l’OGEC (association qui la gère), des familles les plus actives qui s’y investissent. La charte éducative et le règlement intérieur de l’établissement donnent en général, s’ils sont à jour, un aperçu significatif de la cohérence (ou de l’incohérence) de la vision éducative de l’établissement. Rencontrez le directeur, l’aumônier, les parents d’élèves ; lisez le projet éducatif et assistez aux célébrations et fêtes de fin d’année. Cela vous donnera une bonne idée de l’établissement.

Vous pouvez consulter ici la liste de tous les établissements privés sous contrat : http://www.enseignement-prive.info/ecoles-privees.html

Si vous recherchez un conseil spécialisé pour trouver un établissement privé en région parisienne, vous pouvez faire appel à FABERT (www.fabert.com) pour vous aider à identifier la perle rare (conseils en orientation payants).

Et l’école à la maison ?

comment-choisir-3En France, l’école à la maison est peu répandue bien qu’en développement. C’est sans comparaison avec les États-Unis où c’est un mode important de scolarisation bien pris en compte par les autorités. Il n’empêche qu’ilpeut être intéressant d’envisager l’enseignement à domicile. C’est une option tout à fait légale en France (à la différence de l’Allemagne où l’instruction à domicile est proscrite depuis la période nazie). Rappelons qu’en France comme dans bien d’autres pays, l’instruction est obligatoire mais non point la scolarisation dans une école institutionnelle et collective hors de la famille.

L’instruction à domicile peut déjà être envisagée à titre de solution temporaire, à un stade de la vie de votre enfant. Cela peut être une possibilité intéressante après une longue maladie pour rattraper le retard et reprendre normalement l’école l’année d’après. Ou dans le contexte d’un déménagement en cours d’année, ou parce que l’enfant a accumulé des lacunes qui ne lui permettent plus de tirer profit de l’enseignement qu’il reçoit à l’école. (Il se démotive, se dévalorise et se persuade qu’il est voué à être mauvais en classe.) Le cas inverse se produit aussi : l’enfant s’ennuie en cours et y contracte de mauvaises habitudes, mais l’école est hostile à lui faire sauter des classes. Ce ne sont de toute manière que des exemples. Vous n’avez pas besoin de prétexte pour scolariser votre enfant à la maison. L’enseignement à domicile est un droit sur un pied d’égalité avec l’instruction dans une institution.

L’enseignement à domicile peut aussi être un choix sur plusieurs années. Mais il faut bien se connaître, ainsi que son enfant, pour « tenir la distance ». C’est un mode d’instruction et un mode de vie, exigeant, nécessitant de la part de l’enfant comme des parents beaucoup d’autodiscipline. C’est un choix bien sûr pertinent dans le contexte de déménagements fréquents (pour raisons professionnelles), d’éloignement important de l’école pour des enfants de maternelle et primaire : il offre de la continuité dans les études et évite d’épuiser l’enfant en longs temps de transport ou encore d’éprouver affectivement la famille et de distendre les liens familiaux en envoyant trop précocement l’enfant en internat. C’est une solution prisée des jeunes musiciens professionnels en herbe ou de certains jeunes sportifs.

Aux États-Unis, le homeschooling est très populaire, très bien organisé, et concerne des millions de personnes. Depuis peu, ce phénomène se répand en Chine où il compte déjà des millions d’élèves. Aux États-Unis, dans certains États, les écoles publiques mettent à disposition leurs installations (salle de sport, salle polyvalente…) et facilitent les interactions entre les enfants « homeschooled » et les enfants instruits à l’école.

L’idéal est de ne pas être seul, mais de pouvoir compter sur l’apport d’autres adultes pour instruire votre enfant et éviter le face-à-face exclusif avec vous qui peut être étouffant. Le choix des activités extrascolaires revêt alors une grande importance, pour favoriser les interactions avec d’autres enfants. Les nombreuses associations de familles pratiquant le homeschooling vous faciliteront aussi la tâche. Mais ne vous préoccupez pas trop de la question de la « socialisation » de l’enfant. C’est une angoisse bien française. Si l’enfant a des frères et sœurs et une famille ouverte et curieuse du monde, la question de la socialisation se résout par elle-même. Les études américaines montrent que les enfants ayant suivi l’école à la maison sont plus sociables, plus entreprenants, plus originaux et autonomes. Bref, de belles qualités dont la société aurait bien tort de se priver !

Il peut être intéressant de s’inscrire à des cours par correspondance pour avoir un support et pousser davantage votre enfant en utilisant une « contrainte extérieure ». Enfin, les ressources éducatives sur internet (en particulier en anglais) sont quasi illimitées et les enfants enseignés à domicile ont bien plus loisir de s’en servir.

Et l’internat ?

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L’externat est évidemment la solution la plus simple et de loin la plus courante. C’est aussi une solution plus normale pour les parents, sur un plan affectif. Mais l’internat vaut la peine d’être considéré. Comme l’école à la maison, l’internat est un choix éducatif méconnu des Français alors qu’en Grande-Bretagne par exemple, il est encore la norme dans la haute société britannique et la bourgeoisie. Les Britanniques sont même prêts à envoyer leurs enfants en internat dans la ville même où ils résident, ce qui serait impensable en France.

En France, l’internat peut être public, privé sous contrat ou privé hors contrat.

Dans notre pays, certaines familles ont la culture de l’internat : il s’agit des familles de militaires, de diplomates et des milieux catholiques traditionnels pour lesquels la vie en internat est une étape importante dans la formation d’un jeune et peut être aussi un moyen de libérer du temps et de l’espace pour les frères et sœurs plus jeunes du foyer.

En plus de ces familles habituées à l’internat, on compte aujourd’hui de nouvelles catégories de personnes intéressées par l’internat. Premièrement, il y a les couples qui sont en instance de divorce et qui cherchent à préserver leurs enfants des tensions occasionnées. C’est, hélas, un cas fréquent. Lorsque les parents arrivent à surmonter leur mésentente pour décider d’envoyer l’enfant dans un internat qui recueille leur commun assentiment, c’est l’idéal.

Parmi les nouveaux publics de l’internat, on compte aussi des jeunes devenus maladivement dépendants des réseaux sociaux, des jeux en réseaux, du téléphone portable, d’Internet, du numérique en général et qui ont besoin d’être sevrés de ces dépendances les empêchant de se concentrer sur leur travail et de mener des études suivies. De plus en plus, les adolescents eux-mêmes demandent à être arrachés à cet univers qui les captive.

Enfin, il faut parler des jeunes ayant une crise d’adolescence très violente qui rend la vie en famille proprement insupportable pour tout le monde. Pour passer cette phase, l’internat peut être une solution salutaire car elle redonne une marge de liberté à l’adolescent tout en préservant un encadrement très directif.

Quel internat choisir ?

Repérez les établissements qui permettent à votre enfant de rentrer les week-ends libérés. Il faut que ce soit raisonnable en termes de transport et de coût.

Prenez aussi en compte la taille de l’établissement. Il est donc vital de bien évaluer les « compétences sociales » de votre enfant ou vous risquez de le rendre bien malheureux. Se sentira-t-il à l’aise dans une grande école ou une atmosphère familiale est-elle plus conforme à son tempérament ? Mais rassurez-vous, la plupart des internats sont organisés en dortoirs qui facilitent la création de liens fraternels entre les enfants. Donc, en réalité, une grande école peut très bien favoriser l’atmosphère familiale si propice à leur épanouissement.

Demandez à chacun une plaquette d’information et visitez leur site internet. Demandez un rendez-vous téléphonique avec le directeur. Si l’établissement vous intéresse, demandez les coordonnées de parents d’élèves et de professeurs et appelez-les pour les faire parler de l’établissement.

Pour une liste des internats existants, vous pouvez consulter notre site www.ecoles-libres.fr en renseignant la rubrique internat. Vous aurez ainsi les internats hors contrat. Vous pouvez aussi consulter les sites indiquées ci-dessus pour les écoles publiques ou privées.

Ne vous focalisez pas seulement sur la dimension académique. Regardez aussi comment sont organisés les activités culturelles, sportives et le temps libre. Si votre enfant aime chanter, vous pouvez trouver des internats qui ont une manécanterie. Si votre enfant aime le théâtre, vous trouverez certainement des internats dont la troupe de théâtre compte dans la vie de l’école. Certains établissements ont de bons équipements sportifs et des entraîneurs motivés, d’autres pas. Là encore, n’hésitez pas à poser des questions et à étudier de près leur emploi du temps. Certains établissements imposent de nombreuses heures d’études aux élèves, d’autres leur laissent davantage la bride sur le cou. Vous savez ce qui convient à votre enfant. Il vous faut le prendre en compte.

Sélectionnez 3-4 internats de cette manière et demandez à les visiter lors des portes-ouvertes, de la kermesse, ou spécialement pour vous.
Le choix de l’internat est un choix grave que vous ne pouvez faire sérieusement contre l’avis de votre enfant. Il est donc important de l’associer concrètement à la recherche d’un internat pour qu’il comprenne et adhère en toute confiance au choix que vous aurez fait. Une fois que vous avez repéré 3 établissements qui vous inspirent confiance, demandez au directeur d’y accueillir votre enfant pour trois jours d’essai. Si l’établissement sélectionne sur le niveau, il pourra passer les tests de niveau à cette occasion et aura la possibilité de se faire une idée par lui-même du mode de vie et de parler avec les internes.

Laissez faire à votre enfant le choix définitif.

Et à l’étranger ?

comment-choisir-2L’internat vous permet de choisir la taille de l’établissement, la mixité, la méthode pédagogique, la langue et la spiritualité ; il peut même vous permettre de choisir le pays : nous avons un ami qui est ainsi devenu bilingue français-allemand en passant son année de seconde dans un internat à Vienne en Autriche, le collège Kalksburg. Sa sœur a passé une année très agréable à Rome au collège de la Trinité-des-Monts, et son petit frère (16 ans) a étudié dans un lycée de Cracovie en Pologne. Parti sans parler un mot de polonais, il est devenu bilingue lui aussi ! Un autre ami a appris l’anglais, et fait une expérience de vie extraordinaire, lors de son année de première qu’il a passée en Angleterre, au College Pangbourne. Nous avons connu des gens qui avaient pour habitude familiale depuis plusieurs générations d’envoyer leur garçon en 5e dans un internat britannique. Une tradition qui unit à coup sûr les générations entre elles dans une commune complicité !

Ce choix est coûteux financièrement (souvent de 3 à 4 fois plus coûteux qu’en France si l’on choisit les pays anglo-saxons) mais très formateur si l’établissement et l’âge de l’enfant sont bien choisis.

À noter aussi qu’il peut être intéressant d’envoyer son enfant finir son année à l’étranger lorsque l’on sent qu’il va redoubler et que son année est « scolairement perdue ». Pour lui donner un avantage par rapport aux autres et une aération de l’esprit, un semestre à l’étranger peut être une excellente idée. Certains établissements sont habitués à ce type de profil (et bien organisés pour les accueillir et les faire progresser), d’autres pas. Il faut donc bien se renseigner sur la nature de l’accueil réservé à l’enfant.

Les écoles hors contrat

Mais pour trouver de la diversité, une véritable aération par rapport au système public ou para-public actuel, vous avez aussi la solution des écoles hors contrat, appelées aussi complètement libres ou écoles indépendantes. Ces écoles sont à rapprocher des « publicschools » britanniques, à ceci près qu’elles sont beaucoup moins coûteuses, ou des friskola suédoises (à ceci près qu’elles ne sont pas financées par les communes…)

Il s’agit de la forme d’école la plus ancienne, la plus naturelle en somme : des écoles fondées par des familles, ou des professeurs, ou des institutions sur financements privés, et ne recevant pas en l’état actuel du droit de financements publics.

Pour en savoir plus sur les écoles indépendantes, cliquez ici.

Les écoles indépendantes offrent des avantages importants par rapport aux écoles privéessous contrat :

  • Les écoles indépendantes recrutent en toute liberté leurs professeurs, ce qui permet au directeur de constituer des équipes cohérentes et unies, travaillant main dans la main au bien des enfants ;
  • Les horaires sont adaptés en fonction des besoins du terrain, et non selon des directives nationales. Ainsi, les matières fondamentales bénéficient souvent

    de plus d’heures que dans les écoles ordinaires ;

  • Les professeurs sont laissés libres de leurs moyens pédagogiques (ils peuvent s’adapter avec beaucoup de réactivité et de souplesse aux besoins des enfants, voire de chaque enfant, sans avoir de lourdeur administrative à subir). Ils peuvent travailler par groupes de niveau notamment ;
  • Les parents et la direction sont très attentifs aux résultats académiques et à l’épanouissement des enfants. Les professeurs en sont tenus directement comptables, étant libres des moyens qu’ils ont mis en œuvre. La pression pour que les mauvais professeurs quittent l’établissement est forte, ce qui concourt à la qualité de l’enseignement ;
  • Les établissements développent des approches pédagogiques et éducatives variées, ce qui offre un vrai choix aux familles et permet ainsi à des profils plus atypiques de trouver un établissement qui les aide à réussir leurs études. Cette liberté pédagogique que garantit leur statut permet à ces écoles d’adopter aussi bien une approche classique de l’enseignement que l’on ne trouve plus aujourd’hui à l’école publique, que des approches dites innovantes qui mettent en œuvre des démarches ou protocoles pédagogiques nouveaux.

Elles présentent aussi des inconvénients par rapport aux écoles ordinaires :

  • Elles sont plus chères que les autres écoles, puisque les collectivités publiques ne les subventionnent pas du tout ;
  • Elles sont moins connues car moins anciennes que les autres, ce qui ne facilite pas toujours l’admission, après ces écoles, dans des classes préparatoires ou des lycées publics prestigieux (pratiquant une sélection de fait) ;
  • Leurs élèves doivent passer le brevet des collèges intégralement (aucune note en évaluation continue n’étant reconnue) ;
  • Leurs élèves doivent obligatoirement passer un test de niveau pour rejoindre une école publique, facultativement pour rejoindre une école privée sous contrat ;
  • L’accueil réservé par les écoles sous contrat aux enfants issus des écoles indépendantes est très variable. Certaines les acceptent de grand cœur, notamment quand les établissements ont une solide réputation ou sont bien insérés dans le tissu local. D’autres mettent une évidente mauvaise volonté. Dans ces cas-là, il convient de demander à la direction de l’Enseignement catholique de rappeler au chef d’établissement qu’il n’a pas à discriminer les enfants issus des écoles indépendantes.

Pour consulter notre annuaire des écoles indépendantes, cliquez ici

Ecole confessionnelle ou non ?

Les écoles confessionnelles hors contrat sont généralement intéressantes par la cohérence de leur vision de l’homme et de l’éducation qui s’appuie sur une longue tradition bien éprouvée. Elles peuvent être une solution y compris pour un jeune issu de famille non croyante. Il fera lui-même son choix plus tard, mais au moins le fera-t-il en connaissance de cause et aura-t-il bénéficié d’une instruction culturellement riche. Nombreux sont les parents qui choisissent les écoles catholiques pour éduquer leurs enfants alors qu’ils ne sont pas croyants eux-mêmes. Ils reconnaissent la valeur des fruits de l’école catholique sans en reconnaître les racines de l’arbre qui les porte.

Il convient de noter de surcroît qu’en France la grande majorité des fondateurs d’écoles indépendantes à but non lucratif et à gestion désintéressée sont des catholiques. C’est un pur fait statistique. À l’inverse, la grande majorité des écoles non confessionnelles sont fondées sous une forme d’entreprise, à des fins lucratives, et pratiquent donc des tarifs bien plus élevés.

École à pédagogie classique ou pédagogie innovante

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Les écoles indépendantes offrent un incroyable choix d’approches éducatives, alors que l’école publique semble de plus en plus normalisée, rejetant dans l’enfer de l’échec scolaire, de la déscolarisation et du décrochage scolaire un nombre toujours plus important de jeunes inadaptés au moule unique qu’elle impose.

Mais encore faut-il savoir quel choix faire dans l’intérêt de son enfant. On en revient encore à la nécessité d’observer et d’interroger attentivement son enfant pour dégager la nature exacte de ses besoins éducatifs propres. Pour les uns, il faudra un enseignement directif. D’autres seront beaucoup plus stimulés par un enseignement fondé sur l’autonomie et l’expérimentation personnelle. En tout cas, ce choix du style éducatif de l’école doit être personnel et bien pesé. Si, pour vous, les traditions intellectuelles, culturelles, esthétiques, religieuses sont fondamentales et conditionnent la fécondité des nouvelles générations, alors sans doute un modèle de type traditionnel vous conviendra mieux. Vous pourrez par exemple vous intéresser aux écoles de Dominicaines, si c’est pour une fille. Si vous pensez que l’école doit surtout éveiller en l’enfant cette envie d’apprendre et ce ressort intérieur de curiosité et de ténacité nécessaire à tout apprentissage durable, alors sans doute des modèles faisant une plus grande place à l’autonomie et à l’expérimentation sont-ils plus adaptés à vos attentes, à l’instar des écoles Montessori. Chaque année, une quarantaine d’écoles indépendantes supplémentaires ouvrent leurs portes, ce qui élargit votre choix. La France manque encore d’écoles alliant rigueur de l’enseignement, attention aux talents propres aux élèves et pratique artistique de qualité. Mais il y a de fortes chances que de telles écoles ouvrent prochainement, au rythme où se développent les écoles indépendantes. De plus en plus de gens rapportent de l’étranger des idées nouvelles en termes d’éducation et veulent allier au formalisme et à la rigueur français l’ouverture et la bienveillance anglo-saxonnes. Des projets devraient voir le jour en ce sens.

Pour découvrir les différentes pédagogies cliquez ici.

En tout cas, prenez le temps de lire les chartes d’établissement, de rencontrer les directeurs, les professeurs, les parents d’élèves, les anciens élèves… et de faire un tour sur Internet. C’est bien normal de comparer les différentes écoles, de rencontrer les professeurs et les directeurs pour entendre quelle vision ils ont de leur mission. Il n’y a là aucune démarche consumériste ou mercantile dont il faudrait se défendre. Quoi de plus naturel que de comparer les offres scolaires possibles dans l’espoir d’identifier celle qui correspondra le plus à vos attentes ?

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